[article] Titre : | Composer un monde commun | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Bruno Latour, Auteur | Année de publication : | 2015 | Article en page(s) : | 69-78 | Langues : | Français | Résumé : | Bruno Latour est l’auteur d’une œuvre importante, originale et provocatrice, au croisement de plusieurs disciplines. Elle s’exprime aujourd’hui dans une vaste Enquête sur les modes d’existence, donnant lieu à de nombreuses publications. Sa recherche est guidée par une réflexion sur ce qui constitue une humanité « moderne » et sur ses impasses. Comme il l’explique dans l’entretien qui suit, cet itinéraire l’a conduit à traverser la pratique scientifique, l’innovation technique, le fonctionnement du droit, l’institution religieuse... Un point d’insistance est le rapport à la terre, « Gaïa », curieusement oubliée dans la pensée moderne, mais redécouverte aujourd’hui. À l’encontre du préjugé moderniste, l’humain et le non-humain ne peuvent être séparés, car ils sont intriqués en permanence. Cela permet de prendre conscience de la nécessaire pluralité des approches, à l’encontre d’un mode d’information immédiate et totale (que l’on pourrait appeler le « point de vue de Dieu »), toujours fascinant. Et c’est là qu’intervient la tradition chrétienne si l’on se rappelle l’importance de l’interprétation des textes bibliques comme « un long processus de transformations, inventions, gloses, rationalisations diverses ». Reprenant incessamment l’héritage de leur tradition, les chrétiens doivent mettre en œuvre une « invention fidèle », produisant des paroles qui font ce qu’elles disent, des « paroles miraculeuses qui fabriqueraient ceux qui les prononcent en même temps que ceux qui les entendent » (Jubiler) | in Etudes > 4212 (Janvier 2015) . - 69-78
[article] Composer un monde commun [texte imprimé] / Bruno Latour, Auteur . - 2015 . - 69-78. Langues : Français in Etudes > 4212 (Janvier 2015) . - 69-78 Résumé : | Bruno Latour est l’auteur d’une œuvre importante, originale et provocatrice, au croisement de plusieurs disciplines. Elle s’exprime aujourd’hui dans une vaste Enquête sur les modes d’existence, donnant lieu à de nombreuses publications. Sa recherche est guidée par une réflexion sur ce qui constitue une humanité « moderne » et sur ses impasses. Comme il l’explique dans l’entretien qui suit, cet itinéraire l’a conduit à traverser la pratique scientifique, l’innovation technique, le fonctionnement du droit, l’institution religieuse... Un point d’insistance est le rapport à la terre, « Gaïa », curieusement oubliée dans la pensée moderne, mais redécouverte aujourd’hui. À l’encontre du préjugé moderniste, l’humain et le non-humain ne peuvent être séparés, car ils sont intriqués en permanence. Cela permet de prendre conscience de la nécessaire pluralité des approches, à l’encontre d’un mode d’information immédiate et totale (que l’on pourrait appeler le « point de vue de Dieu »), toujours fascinant. Et c’est là qu’intervient la tradition chrétienne si l’on se rappelle l’importance de l’interprétation des textes bibliques comme « un long processus de transformations, inventions, gloses, rationalisations diverses ». Reprenant incessamment l’héritage de leur tradition, les chrétiens doivent mettre en œuvre une « invention fidèle », produisant des paroles qui font ce qu’elles disent, des « paroles miraculeuses qui fabriqueraient ceux qui les prononcent en même temps que ceux qui les entendent » (Jubiler) |
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